L’hospitalisation intensive à domicile en psychiatrie est une offre de soins peu répandue. Une vingtaine d’unités en France, dont 3-4 en Ile-de-France, permettent de réduire ou de proposer une alternative à l’hospitalisation à temps plein.

Distribution des traitements, réajustement thérapeutique, entretien infirmier… l’HIAD psy du CH d’Argenteuil propose 5 places, soit 25 visites par semaine en moyenne et des astreintes téléphoniques en week-end. Quatre IDE se relaient et « croisent » leurs regards sur ces patients. L’unité est sous la responsabilité d’un psychiatre et compte également une psychologue, une cadre, une secrétaire et une assistante sociale.

Les hospitalisations à domicile (6 semaines en moyenne) débutent après la demande écrite d’un psychiatre du secteur (services, urgences, CMP) ou d’un psychiatre libéral, puis évaluation à domicile ou à l’hôpital. La prise en charge se poursuit ensuite en CMP.

  • Le parcours d’Ana Bazin, IDE en HAD psy

ide_hiad_psy« Je suis infirmière sans blouse blanche ! Je me rends quotidiennement au domicile des patients, parfois seule mais le plus souvent en binôme, pour un diagnostic infirmier plus fin : l’un fait l’entretien, l’autre observe.
Lors de cet entretien infirmier, je mène une observation clinique pour consolider les soins, évaluer le comportement des patients, leur alimentation, leur sommeil, leur capacité à vivre en société… Je les réassure, travaille avec eux à l’acceptation de la maladie et du traitement. Je les accompagne parfois sur le plan social aussi en les orientant selon les besoins vers les CCAS, services sociaux, Croix-Rouge…, vers l’extérieur (CMP, Pôle Emploi, pharmacie, activités thérapeutiques…) et sur le plan motivationnel avec pour objectif leur réhabilitation psycho-sociale.
A la sortie de l’IFSI C. Claudel d’Argenteuil, après mon mémoire sur le « tutoiement en psychiatrie », j’avais le souhait de m’orienter dans cette spécialité. Après 5 ans en intra-hospitalier, j’avais envie de m’investir davantage dans le projet de réinsertion socio-professionnel, l’HIAD correspondait parfaitement à mes attentes.
Le niveau de proximité dans ce cadre de soins est fort : nous rentrons dans l’intimité des gens, chez des familles accueillantes avec qui il est justement nécessaire de conserver une certaine distance. On propose d’ailleurs un entretien familial en début de prise en charge pour que l’entourage intègre bien la notion de visites focalisées sur le patient, en tête-à-tête avec lui pour faciliter l’échange.
Les profils de patients sont variés : dépressifs, schizophrènes, troubles bipolaires… sur une large tranche d’âge. Les IDE en HIAD psy côtoient une souffrance qui n’est pas visible au premier abord, un isolement social souvent. Ce métier requiert de la patience, de la distance thérapeutique et du relationnel. Lorsqu’on se rend au domicile, on s’adapte, on apprivoise, on fait du cas par cas… »

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